Maladie d’Alzheimer : des bouleversements au niveau des habitudes alimentaires chez les patients

Publié le : 02 avril 20217 mins de lecture

La maladie d’Alzheimer est une pathologie affectant grandement les capacités cognitives d’une personne en provoquant une progressive et irréversible destruction des neurones du cerveau. Elle se déclare principalement chez une personne avec un âge avancé et il n’existe pas encore de traitements en mesures de guérir ou de prévenir son apparition. Durant l’évolution de la maladie, elle affectera différents domaines du cerveau, et lorsqu’elle impactera la mémoire, celle-ci causera le patient à oublier des activités récentes ou lointaines dans le passé (amnésie), par exemple manger. La maladie d’Alzheimer provoque des changements de comportement avec ou sans traitements, mais les troubles alimentaires causés par la maladie dans sa phase modérée à sévère reste un sujet qui ne doit surtout pas être négligé par les aidants.

Que faire lorsque le patient mange trop?

Souvent, le malade d’Alzheimer oublie qu’il a déjeuné ou dîné. Et veut manger à nouveau. Si plusieurs personnes de la famille dînent à des heures différentes, en raison du travail et/ou de l’école, la personne souffrant de la maladie d’Alzheimer voudra dîner avec chacune d’entre elles. En effet, le patient pense qu’il n’a pas encore mangé suite aux troubles affectant sa mémoire. Lorsque la nourriture lui est refusée, sous prétexte qu’il a déjà dîné, il se met généralement en colère. Il accuse alors la famille de ne pas vouloir lui donner de nourriture. Il entre alors dans un état de démence et dit des choses qui font souvent regretter au soignant de ne pas donner ce que le patient veut.

Les causes de la sur-nutrition ou de la dénutrition d’un patient atteint de la maladie d’Alzheimer peuvent être similaires à l’amnésie, mais certains peuvent être exclusifs (agnosie, aphasie, apraxie, attention, etc.). Au cours de la vie de la personne et de l’évolution de la maladie, la sur-nutrition pourrait éventuellement se transformer en dénutrition.

Les effets de la surconsommation alimentaire

Plusieurs patients prennent notamment jusqu’à 10 à 15 kilos au cours de cette phase. Ils risquent donc de devenir diabétiques, d’aggraver leur hypertension (haute pression) ou leur dyslipidémie (taux de cholestérol élevé). Un moyen pratique de contenir cette situation est simplement de ne pas laisser de nourriture sur la table. Méfiez-vous des aliments exposés ou visibles car avec de la nourriture en vue, la personne souffrant de la maladie d’Alzheimer sera en mesure de se resservir et consommer de manière excessive. Préparez le plat en fonction des besoins et les autres membres de la famille, et s’ils veulent se resservir, chaque personne devra le faire soi-même. Tant qu’ils n’ont pas fini ce qu’ils voient, ils ne s’arrêtent pas de manger et vont même mal à certaines occasions.

Il n’y a pas d’explication exacte, mais la banane est notamment le fruit le plus consommé par les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Donc s’il reste 6 bananes sur la table, elles seront consommées en quelques minutes et parfois, les patients tendent à vomir en raison de la surconsommation. Par ailleurs, les biscuits, les bonbons, les friandises et tout autre type de « pincement » doivent également être hors de vue. Il en va de même lors des fêtes de famille (comme les anniversaires de petits-enfants ou d’arrière-petits-enfants) où les sucreries sont exposées et facilement consommées.

Toutefois, l’aidant familial a tendance à se sentir désolé de refuser de la nourriture, mais il est nécessaire de réglementer l’alimentation pour le bien-être du patient. Il faut aussi souligner qu’il est impératif de garder les médicaments hors de portées d’une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer au risque de subir un surdosage.

Un autre changement important : le goût

Avec l’altération de la mémoire, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont heureuses de manger des aliments qu’elles n’ont jamais aimés. Le contraire n’est pas vrai, c’est-à-dire qu’ils n’aiment plus certains aliments. Toute nourriture devient donc très savoureuse, et peut s’expliquer par l’agnosie du patient. Par exemple, les personnes atteintes de sévères troubles de la mémoire peuvent manger un ragoût de chicorée ou de crevettes dans le moranga avec la même satisfaction.

Le patient ne veut pas manger alors qu’il n’a pas mangé

Il est relativement simple de contrôler l’alimentation d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer en limitant simplement sons accès à la nourriture. Mais attention, l’inverse peut aussi se produire et certains patients pensent qu’ils ont déjeuné ou dîné et ne veulent plus manger. L’amaigrissement est d’ailleurs un symptôme majeur de la maladie d’Alzheimer et touche donc près de la moitié des patients qui souffrent de troubles cognitifs sévères. En effet, la nutrition est la cognition étant fortement liées, plus la sévérité des troubles cognitifs des patients âgés seront importants, plus le risque de dénutrition sera élevé.

Cette situation est plus préoccupante et plus complexe à gérer. Dans ces cas, ils diminuent leur consommation de nourriture et perdent du poids. Ils courent alors le risque de souffrir de malnutrition et avec beaucoup de patience de la part de l’aide-soignante, ils peuvent tout de même accepter le repas. Mais la plupart du temps, l’assiette de nourriture doit être offerte plusieurs fois. Parfois, les aidants doivent manger ensemble pour pouvoir se nourrir.

Le traitement durant les derniers stades de la maladie d’Alzheimer

Dans les derniers stades de la maladie, les personnes atteintes d’Alzheimer cessent généralement de se nourrir parce que le « centre de la faim » est compromis dans la neurodégénérescence. Près de 100 patients commencent à se nourrir par un tube naso-entéral. Souvent, les plaintes des proches concernant l’alimentation sont dues au fait qu’ils ne mangent plus. Dans ce cas, la meilleure orientation est le fractionnement des repas. Les aidants devront aussi s’armer de patience pour offrir la nourriture qui, dans sa préparation, doit en plus être portée dans l’assaisonnement en raison de la diminution du goût. N’abusez pas du sel, mais mettez plus d’ail, de poivre, d’odeur verte, d’oignon, de curcuma, etc. Ces deux conditions sont des phases de la maladie qui disparaîtront avec le temps, mais qui se termineront par une sonde naso-entérale.

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